Chaque pays, état, nation,
a ses limites, a ses bords
et si l’oiseau migrateur les enjambe,
le piéton, lui, se les prend dans la poire
150 000 km de frontières pour sentir tout ce qui nous sépare,
des lignes, des barrières, des murs, des remparts,
des mirages qui s’élèvent au milieu du désert,
rétinienne persistance,
d’une bourgade malienne jusqu’à ce bateau qui danse
sur une mer agitée,
150 000 km de frontières à traverser,
pour passer de l’un à l’autre côté
et puis de l’autre à l’un
Il est où
le pays d’où je viens ?
Il est où
le pays où je vais ?
Il est où
ce vent qui nous portait ?
Il était doux
avant qu’on soit marin…
Je refais le voyage en rêve,
fanfare en échos lointains.
On a marché combien de siècles
pour se retrouver au matin
Les poches encore vides et, sans trêve,
se remettre encore en chemin.
Sans papier, sans bourse, sans bruit,
On se faufile par où on peut
Les mailles se resserrent et nous plient,
Mais nos pieds persistent un peu.
Lumerottes au bord de le route,
Témoins de silence et de feu.
On se fait compagnons de doute
avec tous ceux qui toussent,
se tassent aux barrières pour
qu’elles s’écroulent…
Je fais le voyage et la sève
de mille générations de braves
coule en mes veines et m’accompagne
des contreforts des monts lointains
aux plages de nos villages
mais rien ne vient.
On a pas tous les relations
pour finir dans le bon salon
du bon côté d’une frontière,
accroché sous le bon camion
Je rêve que le voyage opère,
que la destination existe
Je rêve que mon père se répare
en savourant ma réussite
Je rêve aux visages qui s’éclairent
parce qu’un des leurs n’est pas perdu
Il est où
le pays d’où je viens ?
Il est où
le pays où je vais ?
Il est où
ce vent qui nous portait ?
Il était doux
avant qu’on soit marin…
150 000 km c’est comme
150 000 bonnes raisons de faire la guerre à son frère en somme
150 000 milliers de grandes foulées pour se rapprocher de toi,
de ton pays,
pour fuir le mien
pour essayer, demain, d’être ailleurs.
Et sur ce fil, sur ce chemin,
en équilibre entre deux riens,
entre deux peurs,
je me demande ce qui me tient…
Il est où
le pays d’où je viens ?
Il est où
le pays où je vais ?
Il est où
ce vent qui nous portait ?
Il était doux
avant qu’on soit marin…
credits
from 150 000 km,
released January 15, 2019
texte, voix : Zedrine
musique : Aurélien Calvo
voix additionnelle : Anousha
mixage : Scott Da Ros
mastering : Adrien Sauvaget
Sur disque et sur scène, depuis 2006, Zedrine continue de chercher et de saisir les occasions de donner forme à nos
sensations, aux émotions qui nous traversent.
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