1. |
Paranoid child
04:32
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P A R A N O I D C H I L D
Qui parle pendant mon sommeil ? Qui distribue les cartes ? Je sens le souffle d’un esprit menteur mais son visage m’échappe. Je sais bien qu’ils trichent, mais pourquoi ? A quoi ça sert pour eux de se jouer de moi ? C’est cent visages, oui, cent visages qui se tiennent là. Ils sont gentils, ils me protègent mais je sais ce qui se cache dessous. C’est eux qui ont fixé les oeillères, ils les ont vissées dans mon cou…
Ils se disent tout, se mettent d’accord, s’amusent, jouent à la poupée avec mon corps. Je me demande combien de temps ça prend d’écrire un sort comme le mien, un destin bien ficelé, mais laissez-moi voir le monde tel qu’il est ! Laissez-moi voir le monde tel qu’il est ! Ou bien ils savaient. Ils savaient que je ne m’en sortirai pas. Ils ont fait ça pour m’aider. Une béquille invisible. Pas choisi qu’on m’aide à vivre. J’aurai voulu des vrais copains, des vrais parents et des vrais chiens au lieu de vivre sous surveillance. Je n’ai pas eu cette chance.
Je suis le paranoid child, le monde est faux comme moi
La vérité n’est qu’une bonne blague, ce que je sais n’existe pas
Le paranoid child, le monde, faux comme moi
La vérité, une bonne blague, ce que je suis n’existe pas
Ce que je suis, ce qu’ils ont fait de moi, ce que je fuis, ce qu’ils ne disent pas, ce qui me nuit ne se montre pas, tout ce qui brille a été planté là pour que j’y lise ce que je ne suis pas, des garçons, des filles, inventés par papa, décor docile depuis mes premiers pas. Je n’me souviens plus l’origine et ça les arrangera toujours…
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2. |
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A V A N T Q U E T U N E D I S P A R A I S S E S
Ecoute – Ecoute-moi – Ecoute-moi bien pour une fois. Prend juste un temps, tout petit temps, avant de disparaître. Prend-moi la main, que je te parle un peu plus bas pour une fois.
Appelle – Appelle – Donne, donne-moi du feu, des flammes, des charbons ardents et laisse-moi y danser pieds-nus. Regarde-moi. Garde tes fleurs et tes prières. Donne-moi une âme à posséder et à céder. Donne-moi des femmes abandonnées et du vin blanc. Donne-moi du temps. Prend juste un temps avant de disparaître.
Souviens-toi quand nos nuits s’observaient sans mot dire, quand nos jours s’effleuraient. Souviens-toi nos airs de ne pas y toucher, quand c’était sincère et tellement pudique. Dis-moi encore une fois qu’on revient toujours à nos premières amours et laisse-moi mentir, comme on sait si bien faire maintenant qu’on est grand.
Donne-moi du feu. Laisse-moi brûler mes quelques souvenirs. Forts comme l’absinthe bleue, ils ne feront pas longs, non, ils ne feront pas longs. Et j’en boirais une autre, coulant sur ta poitrine et puis dans tes cheveux, jusqu’à me réveiller.
Viens me ravitailler en ombres et en silences, en fantômes, en fantasmes que je ne poursuis plus. Va où tu dois, quand il sera temps, mais avant viens pour me ramasser, une huitième fois, avant de disparaître.
Laisse-moi m’enrouler autour de mes manies. Regarde-moi sans souci, sans envie, sans mérite. Juste comme ça, comme tu m’as vu naître. Sans peur, sans chagrin de trop et sans joie. Mais toi, pourras-tu devenir enfin autre chose, là-bas ? Deviner mon désir, ses cibles en cascades et ton corps dans tout ça ? Car tu auras un corps, n’est-ce pas ? Personne d’autre que toi. Tu auras un corps et tu me parleras, en vrai, en dur, à coup de corde vocale, d’atmosphère expirée. Pas en sentiments purs comme on a toujours fait. On y mettra du sang, de la chair et des odeurs obscures qu’on a toujours cachées. Et quand tu parleras, ta voix saura quoi faire, même pour la première fois.
Et je m’étendrai là, au milieu de la braise et je l’épouserai.
Ecoute – Ecoute-moi bien – Tu partiras demain.
Moi, ce soir, j’ai besoin d’être…
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3. |
Sweet city
03:12
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S W E E T C I T Y
When we walk down the streets of a city we don’t know, we just try not to think of what comes tomorrow. On s’laisse aller à la p’tite aventure du jour. On s’laisse parler jusqu’à ce que nos yeux soient trop lourds. When we walk down the streets of a city we love on the first sight, we feel like victorious knights, blessed by their gods for being alive. On avance en toute confiance, no need to talk too loud. Le moindre trottoir nous sourie comme une chance. Les panneaux de signalisation esquissent une danse de bienvenue. Les yeux tournés vers… anywhere… La vue brouillée, en même temps si claire. C’est comme ça quand on marche, quand on marche à travers la ville vierge.
When we walk down…
Then, what’s up ? what’s down ? what’s coming now ? où sont les obstacles ? On imagine mal se faire braquer alors qu’on rêvasse. La ville à découvrir, la tienne aujourd’hui, a de ces instants de grâce qui n’appartiennent qu’à ceux qui la dévisagent pour la première fois. I should probably learn the law. Je vois d’ici le spectacle vu d’en haut. Who’s this guy who follows a path he don’t know… et quelle est cette ombre si paisible qui brunit sa peau
When we walk down…
Je connais ton nom, sweet city. On m’a un peu parlé de toi mais, we gotta talk now, we gotta let each other know, our bright sides for sure and the darker below. We gotta show what we can do. I’m gonna slow down just for you. On s’regarde une seconde et puis on s’pend à ton cou, sans réfléchir, juste pour rire encore de tout. Parce que tes bras étaient ouverts et que tes murs ont le bon goût de se permettre des couleurs inconnues par chez nous. Sweet city, une vie de plus qu’on aurait pu vivre. Après tout rien ne nous l’interdit. Alors j’en croque encore un bout, en quelques vers, du bout des doigts. Who cares ? And who will say we shouldn’t have ?
En quelques foulées, du bout des pieds, j’en ferai le tour.
Sweet city, inconnue, mon amour…
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4. |
Bolides ordaliques
04:41
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B O L I D E S O R D A L I Q U E S
Quand les bolides auront flambé,
qu’on n’se souviendra plus de rien.
L’histoire aura beau se méfier,
nos pas ne mèneront plus bien loin.
Quand le solide aura flanché,
des cordes cassées pour seul soutien.
La course au pire étant gagnée,
qu’est-ce qu’on devient ?
Mirages déchus,
visages déçus,
images d’un début disparu dans le lointain.
On ne crève même pas, on ne rêve même plus, on ne se soutient pas, tout juste on se maintient. Entre le 0, le plus et le moins 1. Un truc du genre du genre humain. Humble gentlemen enfin qui s’essayent à satisfaire leur instinct, sans faire couler trop de sang, sans déchirer le dessin que leur offre l’instant. Sans désirer ce qui s’éteint, sans dire : "ça reviendra demain", parce que c’est toujours pire de croire que l’obscurité s’éclaire d’une autre lumière que celle qu’on peint soi-même sur les murs. Et Dieu sait qu’on a peint c’qu’on pouvait, qu’on a peint son portrait partout pour pas risquer qu’il se passe de nous si jamais… Mais l’histoire a parlé.
Quand les bolides auront flambé, les murs tombés, l’histoire aura beau se méfier, nos pas, pressés mais trébuchants, soumis aux aléas du temps, sauront-ils se faire tranquilles enfin ? Sauront-ils faire silence, avant que le grand silence ne nous efface. A jouer l’avenir à pile ou face, nos pervers plaisirs ordaliques ont pris la place que l’homme, étourdi de lui-même, laissait vacante. Que Dieu nous sauve s’il se dit que nous le méritons. En attendant, faisons tourner la suprême planche à biftons…
Et en avant pour la danse !
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5. |
Les lumières de la ville
03:12
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L E S L U M I È R E S D E L A V I L L E
Les lumières de la ville pleurent
Les lumières de la ville ont peur
Les lumières de la ville nous envoient des signaux
Les lumières de la ville craignent l’eau
La ville est sous le charme
La ville apprécie le vacarme des lumières qui crient à s’en fendre l’âme
Les lumières de la ville veulent briller
Les lumières de la ville peuvent prier
Les lumières de la ville voudraient se voir d’en haut
Les lumières de la ville écoute le flot de la ville grouillante qui les nargue
La ville est un désert mouvant qui nous prend pour ses grains de sable
Les lumières de la ville ont mal au cœur
Les lumières de la ville supportent mal ses odeurs
Les lumières de la ville sont portées sur l’alcool
Les lumières de la ville décollent
Et la ville les voit s’écraser en riant
La ville est une garce qui méprise ses amants
Les lumières de la ville tiennent encore
Les lumières de la ville se verraient bien au port à guider les bateaux égarés
Les lumières de la ville se seraient bien barrées si
La ville, pour une nuit, avait cessé de respirer
Dans leur cou, son haleine écoeurante
La ville et ses rues glissantes
Ses passants, ses passantes
Piétinant ce que chantent les lumières de la ville malgré tout
Les lumières de la ville se contentent de bercer leurs voisines
Les lumières de la ville ont l’urine abondante à leurs pieds
La ville s’est oubliée
La ville s’est oubliée
Et les lumières de la ville,
Témoin de ce déclin,
Muettes à souhait,
Oublient qu’elles sont lumières
Et laissent à l’aurore qui vient
le soin de les faire taire…
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ZEDRINE Toulouse, France
Sur disque et sur scène, depuis 2006, Zedrine continue de chercher et de saisir les occasions de donner forme à nos
sensations, aux émotions qui nous traversent.
Enterré sous X / Synch / Dum Spiro / Nino et nous / Dervish TanDances / Incendié volontaire / …
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