1. |
150 000 km
04:40
|
|||
Chaque pays, état, nation,
a ses limites, a ses bords
et si l’oiseau migrateur les enjambe,
le piéton, lui, se les prend dans la poire
150 000 km de frontières pour sentir tout ce qui nous sépare,
des lignes, des barrières, des murs, des remparts,
des mirages qui s’élèvent au milieu du désert,
rétinienne persistance,
d’une bourgade malienne jusqu’à ce bateau qui danse
sur une mer agitée,
150 000 km de frontières à traverser,
pour passer de l’un à l’autre côté
et puis de l’autre à l’un
Il est où
le pays d’où je viens ?
Il est où
le pays où je vais ?
Il est où
ce vent qui nous portait ?
Il était doux
avant qu’on soit marin…
Je refais le voyage en rêve,
fanfare en échos lointains.
On a marché combien de siècles
pour se retrouver au matin
Les poches encore vides et, sans trêve,
se remettre encore en chemin.
Sans papier, sans bourse, sans bruit,
On se faufile par où on peut
Les mailles se resserrent et nous plient,
Mais nos pieds persistent un peu.
Lumerottes au bord de le route,
Témoins de silence et de feu.
On se fait compagnons de doute
avec tous ceux qui toussent,
se tassent aux barrières pour
qu’elles s’écroulent…
Je fais le voyage et la sève
de mille générations de braves
coule en mes veines et m’accompagne
des contreforts des monts lointains
aux plages de nos villages
mais rien ne vient.
On a pas tous les relations
pour finir dans le bon salon
du bon côté d’une frontière,
accroché sous le bon camion
Je rêve que le voyage opère,
que la destination existe
Je rêve que mon père se répare
en savourant ma réussite
Je rêve aux visages qui s’éclairent
parce qu’un des leurs n’est pas perdu
Il est où
le pays d’où je viens ?
Il est où
le pays où je vais ?
Il est où
ce vent qui nous portait ?
Il était doux
avant qu’on soit marin…
150 000 km c’est comme
150 000 bonnes raisons de faire la guerre à son frère en somme
150 000 milliers de grandes foulées pour se rapprocher de toi,
de ton pays,
pour fuir le mien
pour essayer, demain, d’être ailleurs.
Et sur ce fil, sur ce chemin,
en équilibre entre deux riens,
entre deux peurs,
je me demande ce qui me tient…
Il est où
le pays d’où je viens ?
Il est où
le pays où je vais ?
Il est où
ce vent qui nous portait ?
Il était doux
avant qu’on soit marin…
|
||||
2. |
Depuis quand
03:30
|
|||
Depuis quand tu décides
Depuis quand tu crois
Que tout ça c’est limpide
Que tu sais faire un choix
Depuis quand tu t’exhibes
Tendant ta peau dans le vent
Depuis quand t’es solide
Depuis quand ?
Depuis quand tu t’estimes
Depuis quand tu broies
Tout ce qui te déprime
Et tout ce qui te noie
Depuis quand tu t’éclates
Au lieu de faire semblant
Depuis quand tu m’épates
Depuis quand ?
Depuis quand tu t’obstines
Depuis quand tu vas
Comme un être sensible
Quelqu’un qui se tient droit
Depuis quand tu parades
et dévore ton présent
Depuis quand tu t’évades
Depuis quand ?
——
Depuis quand tu défiles
Depuis quand ce pas sûr
Depuis quand tu défies
Le monde et ses murmures
Depuis quand ta voix porte
Depuis quand je t’entends
Depuis quand est-elle morte
La voix timide de l’enfant ?
Depuis quand tu t’animes
Depuis quand tu déploies
Tes ailes, au-dessus des cimes
Depuis quoi ?
Depuis quand tu possèdes
Cet air important
Depuis quand tu m’obsèdes
Depuis quand ?
——
Quand j’étais
un animal
un enfant triste
une montagne
qui s’effrite
un bon cheval
j’étais pas fort
quand j’étais pris
dans l’inconfort
et dans mon lit
je laissais faire
le monde autour
et sans mentir
et pour toujours
je rêvais juste
de m’endormir
|
||||
3. |
Pulsion
04:11
|
|||
Pulsion rythmique du bois
Cognant sur la peau
Comme un souvenir lointain
J’entends
Le bruit des coups, sourd
Et puis celui, lourd,
Des voix, qui disent la même histoire
Comme un refrain qui n’en finit pas
Toujours prolongé
Toujours répété
Et qui s’étend à l’infini
Ça commence toujours par ces tâches sur le sol
Ces traces brunâtres collant la poussière
Il y a toujours ces gens, cette masse de gens
Si différents et pourtant tous semblables
Qui affluent
Rassemblement toujours plus compact
Le bruit de mille voix, dont nulle ne se distingue
Et toujours
Un bateau qui part
Un bateau qui arrive
Un bateau qui part
Le plus gros navire qu’ait jamais connu le pays
Chaque fois
Et les pieds nus
Noirs
Plus noirs que jamais d’ailleurs
Et puis la vieille qui pleure
Qui pleure de ne rien voir
Et ses larmes qui coulent au milieu de la foule qui ne les voit pas
Contact de l’eau glissant sur la peau
Et toujours, le bâton qui cogne,
Qui bat la mesure sur la peau tendue,
La peau suante, salée, salie
Alors l’accord s’enfuit et le désaccord gagne
Le bois cogne plus fort et tout le corps résonne
Tous les corps déjà meurtris s’abandonnent
Et ceux des plus vaillants les piétinent
Aveugles
La vieille ne bouge plus
Ses yeux fixent le sol
Elle ne voit plus le sang
Elle ne voit plus les hommes
Elle ne voit plus la main, ni même le bâton
Et celui-ci s’essouffle à trop rebondir
Alors la corde vient pour le réanimer
Cette corde qui vibre et siffle et dont le bruit s’éteint quand le bois se réveille
Il sort de son sommeil
La foule tourbillonne et ceux-là sont perdus
Chacun cherche sa voie et le bateau s’emplit
Et le bateau vomit
Les claquements sans fin recouvrent tous les bruits
Alors,
Chacun silence
Chacun s’habitue
Et là, l’histoire se perd parfois
Parfois, elle continue
Sûr que le bois n’a pas fini de cogner,
La corde de vibrer
Les musiciens ne fatigueront jamais
Le refrain est appris, transmis,
Repris par mille bouches,
Ou plutôt des millions
Élèves malgré soi
de la sinistre école
|
||||
4. |
The name
04:06
|
|||
Who got the name, damned ?
Suivre une existence,
à quelque distance,
qui me rappelle une ombre de mon passé.
Sauf qu’elle,
celle qu’elle me rappelle,
dont je me souviens soudain,
je ne sais plus du tout qui c’était…
Elle a les mêmes bottes qu’elle, la même veste, le même jean serré.
Et jusqu’au parfum de dame qui faisait valser mon âme, but…
who got the name, damned ?
Elle a cette ostensible pride,
qui t’embarque for a ride
on the shore of her soul.
She got
quelque chose de drôle dans les yeux,
une lumière amusée, je le sais,
mais d’ici je ne vois que son dos.
Who got the name, damned ?
Who got the name for this one ?
Est-ce qu’on a fait l’amour ou j’en ai juste rêvé ?
C’était contre le mur ou bien sur le parquet ?
Si celle-ci se retourne, trouverai-je le même sourire ?
J’ai le cœur qui s’étouffe dans un souvenir.
Who got the name, dear ?
Qui pourra me dire…
Who got the name, damned ?
Who got the name for this one ?
Le plafond est bas
Tu parais immense
Assise, tu me parles
Une silhouette s’enfuit
Comment es-tu entrée dans ma vie ?
Comment en as-tu disparu aussitôt ?
Nous étions si beaux, si
Nous étions beaux comme un pays.
Je regardais tes yeux qui chantais l’infini
On entendait la pluie taper sur le carreau
Tes pas claquent devant moi sur ce quai de métro
Je ne te suivrai pas, je ferai ce qu’il faut
Pour que tu hantes encore
Mes visions et mon corps.
Elle a
les mêmes bottes qu’elle,
la même veste,
le même jean serré.
Et jusqu’au parfum de dame
qui faisait valser mon âme,
but…
who got the name, damned ?
|
||||
5. |
150 000 km (Cisco remix)
04:52
|
ZEDRINE Toulouse, France
Sur disque et sur scène, depuis 2006, Zedrine continue de chercher et de saisir les occasions de donner forme à nos
sensations, aux émotions qui nous traversent.
Enterré sous X / Synch / Dum Spiro / Nino et nous / Dervish TanDances / Incendié volontaire / …
... more
Streaming and Download help
ZEDRINE recommends:
If you like ZEDRINE, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp